Il suffirait de presque rien

Il suffirait de presque rien,
Peut-être dix années de moins,
Pour que je te dise "Je t'aime".
Que je te prenne par la main
Pour t'emmener à Saint-Germain,
Et prendre un autre café-crème.

Mais pourquoi faire ce cinéma ?
Fillette allons regarde-moi,
Et vois les rides qui nous séparent.
A quoi bon jouer la comédie
Du vieil amant qui rajeunit,
Toi même ferait semblant d'y croire.

Vraiment de quoi aurions-nous l'air ?
J'entends déjà les commentaires,

"Elle est jolie, comment peut-il encore lui plaire
Elle au printemps, lui en hiver".

Il suffirait de presque rien,
Pourtant personne tu le sais bien,
Ne repasse par sa jeunesse.
Ne sois pas stupide et comprends,
Si j'avais comme toi vingt ans,
Je te couvrirais de promesses.

Allons bon voilà ton sourire,
Qui tourne à l'eau et qui chavire,
Je ne veux pas que tu sois triste,
Imagine ta vie demain,
Tout à côté d'un clown en train,
De faire son dernier tour de piste.

Vraiment de quoi aurais-tu l'air ?
J'entends déjà les commentaires,
"Elle est jolie, comment peut-il encore lui plaire ?
Elle au printemps, lui en hiver".

C'est un autre que moi demain,
Qui t'emmènera à St-Germain
Prendre le premier café crème.
Il suffisait de presque rien,
Peut-être dix années de moins
Pour que je te dise "Je t'aime"

(1968) Auteur : Gérard Bourgeois, Compositeur: Jean-Max Rivière
popularisée par Serge Reggiani